Mathieu Decottignies-Lafon, une prestation pleine d’espoir

    Même s’il ne jouera pas les deux derniers jours de l’Open de France, Mathieu Decottignies-Lafon a prouvé qu’il avait le niveau pour l’European tour. Dans le coup pour le cut jusqu’au bout, il n’a malheureusement pas su rentrer les puts qu’il fallait. Il a aussi reçu 2 pénalités qui ont pesé lourd dans la balance, le faisant échouer à +7 pour un cut à +4. Mais avec une qualification connue 3 jours avant le début du tournoi et des conditions météos caniculaires, Mathieu Decottignies n’a rien a se reprocher, tant il a su répondre présent pour son premier tournoi de cette envergure. Conscient des étapes encore à franchir et du travail à fournir, il analyse sa semaine …

    GOLFNPDC.COM : Bonjour Mathieu, quel regard portez-vous sur votre première participation à l’Open de France ?

    P1080701Mathieu Decottignies-Lafon : Hier j’étais très tendu. En arrivant au départ je ne pensais pas être aussi ému et aussi nerveux. Le début de partie s’est plutôt bien passé, j’étais dans le par après 6 trous. J’ai pris un point de pénalité au 15 et un bogey au 17 (NDLR : Mathieu Decottignies démarrait du trou n°10). Je n’ai pas réussi à mettre les puts qu’il fallait au 2 et au 3 (un pour par, un pour birdie). Je me suis retrouvé à +3, c’était très dur. Derrière j´ai pris un bogey avec l’interruption de jeu, en tapant un mauvais coup de golf (birdie raté au 9). Aujourd’hui j’ai raté des occasions aux 11, 12 et 13 où j’ai 3 puts de moins de 3m, et je n’en ai pas mis un seul. J’ai vraiment eu du mal à mettre les puts tournants dans une partie.

    Est-ce que les conditions climatiques particulières (fortes chaleurs) ont eu une incidence pour vous ?

    Oui, mais c’est mieux qu’avec la pluie. Il vaut mieux qu’il fasse 35 degrés avec un grand soleil que de la pluie à l’horizontale même si ça n’est pas évident au niveau de la concentration. Il faut bien faire le boulot avec le cadet, bien se sécher les mains et penser à s’hydrater à chaque trou. Je trouve ça assez sympa, ça n’est pas gênant.

    Vous avez appris votre qualification 3 jours avant le début du tournoi, comment s’est déroulée, dans ces conditions, la préparation ?

    Premièrement, je me suis préparé mentalement. Je devais jouer les qualifs pour le British Open mardi. Je suis donc parti dimanche en prenant toutes mes affaires pour la semaine, en me disant que je pouvais recevoir un coup de fil lundi. Il fallait être prêt. Lorsque j’ai appris ma qualification, j’ai préféré renoncer à l’Open britannique car je ne pouvais pas louper la reconnaissance et ne pas m’acclimater au tournoi. Je suis parti lundi soir et suis arrivé à Paris à 2h du matin. J’ai pu faire 9 trous mardi et mercredi matin. Ce n’était pas la préparation idéale, mais c’est déjà génial d’avoir pu jouer.

    “Victor Dubuisson est juste énorme !”

    Avec une préparation express et un tournoi sous des conditions climatiques particulières, quel bilan dressez vous de cette semaine ?

    C’était mon premier European tour en tant que pro donc je voulais me jauger. Cela a confirmé les choix que j’ai pu faire d’entraîneur, d’entraînement et d’être plus appliqué sur l’extra golf. Ça va peut être prendre du temps mais j’ai le jeu pour aller là où je veux aller. Maintenant il va falloir être patient, bien encadré et toujours aussi appliqué quelque soit l’événement.
    Je suis déçu aussi parce que faire le cut, ça mets 8 ou 10000 euros à la banque. Quand on est joueur de 3ème division et qu’on galère à financer ses saisons, c’est indispensable. Donc je relativise, je vais essayer de passer du bon temps ce week-end, essayer de suivre Victor Dubuisson demain après-midi et m’inspirer de ce qu’il peut faire.

    Justement Victor Dubuisson est coleader après 2 jours …

    Ce mec est juste énorme. Je l’admire niveau golf, c’est vraiment exceptionnel ce qu’il fait. Je ne lui souhaite vraiment que du bonheur pour ce week-end. Je pense qu’il a vraiment le talent et le cœur pour réussir quelque chose de grand ce week-end.

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    On vous a vu ce matin vous préparer sur le putting Green, casque sur les oreilles. Que peut-on trouver dans la playlist de Mathieu Decottignies-Lafon ?

    Il y a de tout comme par exemple du Depeche Mode, Queen, Téléphone. Il peux y avoir aussi pas mal de deep house, de la musique un peu plus electro ou du rap US. Hier par exemple je sentais que j’étais tendu donc j’ai mis quelque chose de plus calme. Ce matin en me levant vers 6h/6h30, j’ai mis quelque chose d’un peu plus poussé. Tout ça me permet d’être vraiment dans ma bulle et à 100% dans ce que je fais. Si je n’ai pas mon casque, on entend les gens parler et c’est plus difficile de se concentrer.

    Quelles sont vos prochaines échéances et vos futurs objectifs ?

    Je vais jouer sur le pro golf tour où l’organisation, les parcours et les infrastructures ne sont pas vraiment les mêmes. Disons que c’est 5 ou 6 niveaux en dessous. Même si ce sont des tournois 100 fois moins dotés je chercherai à y mettre la même intensité. C’est un circuit qui va me permettre d’accéder au challenge tour l’année prochaine. Pour moi, l’Open de France est la récompense de mon début de saison. Je vais tacher de continuer à faire le travail comme cette semaine, bien faire mon sport, mes routines d’entraînement et être aussi appliqué et vigilant sur le parcours. Les défauts que j’ai eu lors des précédents tournois, malgré une victoire, c’est de jouer par dessus l’épaule quand ça ne se goupillait pas bien. Il faut que je continue à faire le boulot.

    Julien Castagnoli
    Julien Castagnoli
    Journaliste, Responsable communication de la Ligue de Golf des Hauts-de-France

    Mathieu Decottignies-Lafon, une prestation pleine d’espoir

    par Julien Castagnoli Temps de lecture 5 min